Tu viens d'avorter et tu ne sais pas comment gérer les saignements ? Voici ce qu'il faut savoir

Saignements suite à un avortement

Après une interruption volontaire de grossesse (IVG), qu’elle soit médicamenteuse ou chirurgicale, le corps vit un processus de retour à l’équilibre. Les saignements font partie de ce processus, mais leur durée, leur intensité et leur forme peuvent varier d’une femme à l’autre. Ce qui est vécu dans le corps peut soulever des questions, voire de l’inquiétude. Cet article vise à vous apporter des repères concrets et à normaliser les différents vécus.

Que se passe-t-il après une IVG ?

Il est courant de saigner après une IVG, souvent de manière similaire à des règles abondantes. Ces pertes de sang sont dues à l’évacuation de la muqueuse utérine. La durée moyenne est de 8 à 15 jours, avec une intensité variable selon les jours. Ces saignements peuvent s’accompagner de douleurs similaires à celles des règles ou à des contractions utérines.

Cependant, chaque corps réagit différemment. Certaines femmes peuvent saigner très peu, ce qui peut surprendre, voire inquiéter. D’autres peuvent avoir des saignements abondants, plus longs ou plus intenses que prévu. Ces variations ne sont pas toujours inquiétantes mais méritent d’être connues pour mieux s’y préparer.

Voici plusieurs cas de figure que vous pouvez rencontrer :

Très peu de saignements

Faible saignements post IVG

Certaines femmes s’inquiètent de ne presque pas saigner après une IVG, surtout médicamenteuse. Cela peut arriver, notamment si l’évacuation a été rapide et peu volumineuse. D’autres facteurs comme une muqueuse peu épaisse au départ ou un col de l’utérus peu réactif peuvent expliquer ce faible saignement.

💡 À surveiller : si aucun saignement n’est survenu du tout dans les 48 heures suivant la prise du misoprostol (lors d’une IVG médicamenteuse), il est important de consulter pour vérifier que l’utérus est bien vidé.

Saignements très abondants

Saignements abondants post IVG

Des saignements abondants (plus de 2 serviettes hygiéniques saturées par heure pendant plusieurs heures*) doivent alerter, surtout s’ils s’accompagnent de vertiges, fatigue extrême, fièvre ou douleurs intenses. Cela peut indiquer une hémorragie, une rétention ou une infection.

💡 Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à consulter en urgence. Mieux vaut poser une question "pour rien" que de prendre un risque.

*Le critère indiquant qu'un saignement est considéré comme abondant après une interruption volontaire de grossesse (IVG) est bien documenté dans plusieurs sources médicales. Par exemple, le site officiel du gouvernement français sur l'IVG précise que des pertes très abondantes de sang, nécessitant de changer de serviette hygiénique toutes les 30 minutes pendant plus de deux heures consécutives, sont un signe de complication nécessitant une consultation médicale rapide . De même, le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) recommande de consulter en urgence si les saignements remplissent plus de deux serviettes hygiéniques maxi de nuit par heure pendant deux heures .

Ces recommandations sont cohérentes avec celles d'autres organisations, telles que Women on Web, qui indiquent qu'utiliser plus de deux serviettes maxi par heure pendant plus de deux heures peut signaler un saignement excessif . Il est donc essentiel de surveiller l'abondance des saignements post-IVG et de consulter un professionnel de santé si ces seuils sont dépassés.

Retour du cycle menstruel

Le délai moyen de retour des règles après une interruption volontaire de grossesse (IVG) est généralement de 4 à 6 semaines, comme indiqué par ivg.gouv.fr. Cependant, ce délai peut varier en fonction de plusieurs facteurs, notamment le type de contraception utilisé après l'IVG. Par exemple, avec une pilule oestro-progestative, les règles surviennent généralement à la fin de la première plaquette, tandis qu'avec un dispositif intra-utérin (DIU) hormonal, les règles peuvent être irrégulières ou absentes .

💡 À noter : l'ovulation peut survenir dès la deuxième ou troisième semaine après l'IVG, même en l'absence de règles, ce qui signifie qu'une nouvelle grossesse est possible rapidement si aucune contraception n'est en place .

Retour des règles après une IVG

Si les règles ne reviennent pas dans un délai de 4 à 6 semaines après l'IVG, il est recommandé de consulter le centre, le médecin ou la sage-femme qui a pris en charge l'IVG pour un suivi approprié . Cité des Sciences

Pose d’un stérilet (DIU) après l’IVG

Dans certains cas, un stérilet (Dispositif Intra utérin) est posé dans la foulée d'une IVG, ce qui peut modifier le schéma habituel des saignements. Deux situations sont fréquentes :

• DIU au cuivre : Il peut provoquer des règles plus abondantes et plus longues, surtout dans les premiers mois. Il est donc possible que les saignements post-IVG durent plus de deux semaines, sans que cela soit forcément pathologique.

• DIU hormonal : Il tend à réduire les saignements sur le long terme, mais juste après sa pose, des spottings (petites pertes) irréguliers peuvent survenir pendant quelques semaines.

  
  

💡 À surveiller : si les douleurs sont très fortes ou si les saignements dépassent trois semaines sans diminution, un avis médical est recommandé pour vérifier la bonne position du stérilet ou exclure une infection.

Soutenir le corps après une IVG

Même si l’IVG est un acte courant, c’est un événement important pour le corps. Voici quelques pistes pour accompagner en douceur cette étape :

Soutien du corps

• Repos : Autorisez-vous du repos physique et émotionnel. Le corps a besoin de récupérer.

• Alimentation riche en fer : En cas de pertes importantes, privilégiez les aliments riches en fer (lentilles, épinards, viande rouge, œufs, ortie, spiruline).

• Tisanes apaisantes : Achillée millefeuille, framboisier ou camomille peuvent soutenir le tonus utérin et apaiser les douleurs.

• Bain de vapeur pour le yoni (yoni steam) : Sauf contre-indication médicale, ce rituel peut soutenir l’élimination et reconnecter en douceur à son bassin.

  
  

Soutien psycho-émotionnel

• Écouter ses émotions : Le soulagement, la tristesse, la colère ou la confusion peuvent cohabiter. Rien n’est anormal.

• Se faire accompagner : Si besoin, n’hésitez pas à vous faire soutenir, que ce soit par une professionnelle de la santé, une thérapeute, une femme de confiance, ou via mes accompagnements — ponctuels ou sur plusieurs séances — selon ce qui vous semble juste à ce moment-là.

• Noter les changements corporels : Tenir un petit journal des sensations, douleurs, écoulements peut aider à mieux comprendre ce qui se passe et faciliter une éventuelle consultation.

  
  

En résumé

Chaque femme vit les suites d’une IVG à sa manière. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de saigner, mais il y a des signes qui méritent attention. Le plus important est d’écouter votre corps, de vous entourer si besoin, et de ne pas rester seule avec vos doutes.

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Sincèrement, Lia